Dossier : Gestion du comportement |
Pédagogie Explicite - Dossiers | |||
Écrit par Form@PEx | |||
Samedi, 08 Août 2015 13:17 | |||
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Françoise APPY 10.12.2011 Importance de la gestion de classe
En enseignement explicite, on distingue deux grandes fonctions : la gestion de classe et la gestion de la matière. La première, la gestion de classe, a pour but d’installer les conditions optimales pour un apprentissage réussi. Historiquement parlant, elle s’est trouvée indispensable dès lors que l’on est passé du préceptorat à un enseignement collectif ; il devenait alors évident que la seule transmission des contenus ne suffisait plus, il fallait parvenir à gérer le groupe. En effet, pour que la transmission soit efficace, il est indispensable que les élèves soient dans de bonnes conditions réceptives. Par exemple, des élèves bruyants, ne sachant pas prendre la parole, ou ne sachant pas se comporter dans une collectivité auront peu de chances de profiter au mieux des enseignements et il y aura une énorme déperdition et ce, quelle que soit la méthode pédagogique de gestion de la matière. La gestion de la matière, elle, s’occupe exclusivement de la transmission des contenus. C’est pourquoi, pour mettre en place l’enseignement explicite en classe, on commence obligatoirement par la gestion de classe. Ce faisant, on installe les fondements, on crée le climat idéal pour les apprentissages. Un des leitmotivs de l’enseignement explicite est d’avancer pas à pas. Il en sera de même pour la gestion de classe. On la met en place étape après étape et on avance quand une étape est acquise, il s’agit de l’idée de conception minimale. En quoi consiste la gestion de classe ? Clermont Gauthier la définit comme consistant à « établir un ensemble de règles et de modes d'action pour créer et maintenir un environnement ordonné et favorable à l'enseignement ainsi qu'à l'apprentissage.» [1] Les recherches indiquent que les bons gestionnaires de classe s’appuient sur trois principes pour créer l’ordre en début d’année : simplicité, familiarité, routinisation. La vaste étude de Wang Haertel et Walberg [2] a montré que parmi les influences relatives aux apprentissages, la gestion de classe venait en premier (64,8%). La gestion de classe s’intéressera donc aux règles de classe, à la gestion des problèmes (anticipation, gestion, soutien au comportement positif, recadrage), aux interactions avec les élèves (encouragements, sanctions, état d’esprit, autorité, maintien de l’activité, routines) ainsi qu’à la gestion du temps. Une bonne gestion de classe augmente l’engagement de l’élève dans ses études, réduit les comportements perturbateurs et permet une utilisation optimale du temps.
[1]. Schéhérazade ou comment faire de l'effet en enseignant . [2]. Qu'est-ce qui aide l'élève à apprendre ?
- - Reducing Behavior Problems in the Elementary School ClassroomUS Department of Education
Introduction
This guide is intended to help elementary school educators as well as school and district administrators develop and implement effective prevention and intervention strategies that promote positive student behavior. The guide includes concrete recommendations and indicates the quality of the evidence that supports them. Additionally, we have described some, though not all, ways in which each recommendation could be carried out. For each recommendation, we also acknowledge roadblocks to implementation that may be encountered and suggest solutions that have the potential to circumvent the roadblocks. Finally, technical details about the studies that support the recommendations are provided in Appendix D. We, the authors, are a small group with expertise in various dimensions of this topic and in research methods commonly used in behavior research. The evidence we considered in developing this document ranges from experimental evaluations to single-subject research studies [1] to expert analyses of behavioral intervention strategies and programs. For questions about what works best, high-quality experimental and quasi-experimental studies [2], such as those meeting the criteria of the What Works Clearinghouse, have a privileged position. In all cases, we pay particular attention to patterns of findings that are replicated across studies. The process for deriving the recommendations began by collecting and examining research studies that have evaluated the impacts of individual, classwide, and school-wide behavioral interventions. Research conducted in the United States in the last 20 years was reviewed by the What Works Clearinghouse (WWC) to determine whether studies were consistent with WWC standards. Behavioral interventions almost always include multiple components. This bundling of components presents challenges when reviewing levels of evidence for each recommendation because evidence of the impact of specific intervention components on students' behavior cannot formally be attributed to one component of an intervention. Identification of key components of each intervention therefore necessarily relied, to a significant degree, on the panel's expert judgment. After identifying key components of individual interventions, the interventions and their key components were placed in a working matrix that helped us identify features that were common to multiple interventions and, therefore, were logical candidates for generally successful practices. The panel determined the level of evidence for each recommendation by considering the effects of the intervention as determined by the WWC, the contribution of each component to the impacts found in the evaluation, and the number of evaluations conducted on the behavioral interventions that included the component [3].
Strong refers to consistent and generalizable evidence that an intervention strategy or program causes an improvement in behavioral outcomes [4].
Moderate refers either to evidence from studies that allow strong causal conclusions but cannot be generalized with assurance to the population on which a recommendation is focused (perhaps because the findings have not been widely replicated) or to evidence from studies that are generalizable but have more causal ambiguity than offered by experimental designs (statistical models of correlational data or group comparison designs for which equivalence of the groups at pretest is uncertain).
Low refers to expert opinion based on reasonable extrapolations from research and theory on other topics and evidence from studies that do not meet the standards for moderate or strong evidence. It is important for the reader to remember that the level of evidence is not a judgment by the panel of how effective each of these five recommended practices would be when implemented in a classroom or school or of what prior research has to say about an intervention's effectiveness or whether the costs of implementing it are worth the benefits it might bestow. Instead, these levels of evidence ratings reflect judgments by the panel of the quality of the existing research literature to support a causal claim that when these recommended practices have been implemented in the past, positive effects on student behaviors have been observed. They do not reflect judgments by the authors of the relative strength of these positive effects or the relative importance of these individual recommendations.
Steve Bissonnette Une véritable communauté d’apprentissage professionnelle en gestion des comportementsLe soutien au comportement positif (SCP)Apprendre et enseigner aujourd’hui, pp 20-23
La compétence à gérer efficacement les comportements des élèves représente le défi le plus important à relever pour les enseignants. Or, l’adoption de bonnes conduites par les élèves au sein des classes et de l’école est facilitée lorsqu’une communauté d’apprentissage professionnelle (CAP) est constituée afin de gérer collectivement l’indiscipline des étudiants dans l’établissement scolaire. C’est exactement l’objectif lorsqu’une école implante le Soutien au comportement positif (SCP). Nous présentons le système SCP et les différentes interventions sont y sont reliées. Nous montrons également comment le SCP assure une gestion efficace des écarts de conduite des élèves dans l’école par la constitution d’une équipe collaborative.
Source : TA@l’école
Pour une gestion efficace des comportements auprès des élèves en difficulté23.06.2017 Ce texte constitue une adaptation d’un ouvrage complet portant sur la gestion des comportements. Pour en savoir davantage à ce sujet, nous vous invitons à consulter : Bissonnette, S., Gauthier, C., & Castonguay, M. (2016). L’enseignement explicite des comportements. Pour une gestion efficace des élèves en classe et dans l'école. Montréal, Canada : Chenelière Éducation.
Les troubles comportementaux, particulièrement ceux de type externalisé, et les troubles d’apprentissage semblent formés un couple fréquemment. En effet, la comorbidité entre ces deux types de problèmes chez les élèves a été identifiée il y a plus de 20 ans (Hinshaw, 1992). Plus spécifiquement, des études empiriques ont montré que 75 % des élèves éprouvant des troubles d’apprentissage présentent également un déficit quant à leurs habiletés sociales (Lane, Gresham, & O’Shaughnessy, 2002 ; National Dissemination Center for Children with Disabilities, 2008). Inversement, plus de 80 % des élèves ayant un trouble du comportement éprouvent des troubles en lecture (Nelson, Benner, Lane, & Smith, 2004 ; Vannest & Harrison, 2008). De plus, cette double problématique peut apparaître auprès des élèves en difficulté dès leur première année de fréquentation de l’école élémentaire (Morgan, Farkas, Tufis, & Sperling, 2008). Par conséquent, pour enseigner efficacement auprès des élèves en difficulté, il importe de se préoccuper autant de l’enseignement efficace des contenus (Gauthier, Bissonnette, Richard & Castonguay, 2013) que de la gestion de leurs comportements. Le présent article se limite au thème de la gestion efficace des comportements pour les élèves des secteurs préscolaire, élémentaire et secondaire. Au départ, nous définissons le concept d’une gestion efficace des comportements et nous présentons ensuite quelques interventions préventives et correctives, fondées sur des données probantes, qui y sont reliées.
Figure 1 : La gestion des comportements et de la classe
L’intervention auprès des élèves ayant des difficultés de comportementCadre de référence et guide à l’intention du milieu scolaire
Les élèves qui présentent des difficultés de comportement sont une source de préoccupation pour les enseignants, qui sont souvent amenés à s'interroger sur leurs pratiques à cet égard. Le présent document s’adresse d’abord à ceux et celles qui enseignent, bien que tout le personnel scolaire du primaire et du secondaire soit également visé. Il a pour objet de les aider à établir un encadrement scolaire et éducatif de qualité ainsi qu’une gestion de classe efficace. Les différentes modalités d’intervention présentées ici s'appuient sur les données de la recherche en ce domaine. Ces modalités d’intervention ont été validées auprès de chercheurs universitaires, de personnes-ressources en matière de soutien et d’expertise pour les élèves ayant des difficultés comportementales ou un trouble relevant de la psychopathologie et auprès d’enseignants et de gestionnaires scolaires. Ce document comporte cinq chapitres : - Le premier chapitre présente quelques données concernant les élèves ayant des difficultés de comportement et apporte des précisions sur la façon dont se manifestent ces difficultés ainsi que sur la distinction à établir entre difficultés de comportement et troubles du comportement. On y décrit en outre les modalités d'évaluation permettant de déceler ces difficultés ou ces troubles et de juger de leur importance. Les principaux référentiels qui servent à baliser les actions des acteurs en milieu scolaire à l’égard de ces élèves y sont également décrits. - Le deuxième chapitre propose quatre orientations devant guider les interventions auprès des élèves qui présentent des difficultés de comportement : adopter une approche préventive, analyser la situation de l’élève selon une approche écosystémique, s'appuyer sur les ressources de l'élève pour l'amener à la réussite et, finalement, opter pour un modèle gradué d'interventions. - Le troisième chapitre porte sur les mesures de prévention universelles à appliquer à l’échelle de l’école. Ces mesures se traduisent par des actions cohérentes et continues qui s'appuient sur l’engagement du personnel, des élèves et des parents. Des conditions pour créer une école efficiente sont aussi exposées, notamment en ce qui a trait à la mise en place de règles de conduite et de mesures de sécurité et à l'instauration de pratiques éducatives propres à faciliter les transitions scolaires. - Le quatrième chapitre est consacré aux interventions nécessaires à une gestion de classe qui favorise la réussite de l’élève : les interventions en vue du développement de relations positives, les interventions touchant l’aménagement pédagogique, les interventions concernant l’organisation de la classe et les interventions ayant pour objet l’encadrement des comportements. Enfin, pour maximiser les effets d’une gestion de classe efficace, des pistes favorisant la communication y sont proposée - Le cinquième et dernier chapitre présente des pistes d’action à privilégier lorsque les difficultés de comportement de l’élève persistent malgré la présence d’un encadrement scolaire et d’une gestion de classe efficaces. On y décrit les étapes d’une démarche d’analyse de situation et la perspective éducative à adopter avant d’appliquer des moyens d’encadrement éducatif.
Françoise APPY 28.01.2016 Gestion du comportement selon Bill Rogers
Bill Rogers est un consultant en éducation australien ; c’est un spécialiste de la gestion de classe, des questions de discipline, de la gestion des comportements difficiles, des problèmes relatifs au stress des enseignants. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la question et intervient dans de nombreux établissements. Voici un résumé d’un article de Shaun Killian dans lequel il présente 5 principes de base pour une bonne gestion des comportements dans les classes. Ces principes ont pour but de gérer le groupe en évitant les interruptions excessives lors des leçons.
1. Donner les consignes en les entrecoupant de pauses tactiques
Attention – Pause - Consigne
En premier lieu, on captive l’attention, puis on fait une pause, et enfin on donne la consigne. Il s’agit de dire exactement ce que les élèves doivent faire. Il faut toujours s’exprimer de manière positive en décrivant ce que l’on attend d’eux et non ce qu’ils ne doivent pas faire. Ex : au lieu de dire : « Ne faites pas de bruit en travaillant », dites : « Travaillez en silence ». Capture de l’attention : ’adresser au groupe ou à l’élève par son nom, marquer un temps de pause, et quand tous sont attentifs, alors présenter la consigne. La pause est très importante. On veillera à s’exprimer de manière assurée et ferme mais amicale, sans crier et on gardera à l’esprit que le but est de corriger les mauvais comportements avec le moins d’interruption dans la séance.
2. Pas de questions commençant par « pourquoi ? » Il faut éviter les commentaires dans le style « Pourquoi te comportes-tu ainsi ? » car ce type de question qui appellera forcément une réponse longue et pas forcément pertinente. Or le but est de stopper immédiatement le comportement inapproprié et de continuer la leçon au plus vite. Il vaut mieux dire : « Que fais-tu ? Que devrais-tu faire ? Fais ceci s’il te plaît. » Ainsi, par exemple, si un élève n’a pas le matériel nécessaire pour travailler, il est préférable de lui permettre de l’emprunter plutôt que de lui demander pourquoi il n’a pas son matériel. Cette question, importante tout de même, sera reportée à un autre moment, mais jamais abordée dans le cours de la leçon.
3. Stopper par un acquiescement partiel Voici l’une des techniques les plus efficaces. Elle consiste à éviter les arguments secondaires et à se centrer sur ce que l’on attend de l’élève. Par exemple, deux élèves bavardent au lieu de travailler, vous leur demandez de se mettre au travail et ils argumentent que d’autres le font aussi. N’entrez pas dans le débat mais réitérez la consigne. Cela est une façon utile d’évacuer les arguments échappatoires. Les deux mots importants sont peut-être et mais. « Peut-être, n’êtes-vous pas les seuls à parler mais je veux que vous vous mettiez au travail. »
4. Permission conditionnelle Bill Rogers appelle cela la structure when- then (quand- alors). « Quand tu auras fait ceci, alors tu pourras faire cela. » Vous pouvez aussi utiliser le modèle oui- quand. Ex : « Oui nous mettrons en route la climatisation quand la température excèdera 24°. » Ou après – alors.
5. Les choix forcés Cette technique permet de mettre l’accent sur le choix fait par les élèves. Bien sûr, il faut auparavant clarifier les éléments du choix. Ex : « Tu peux choisir de travailler en silence ou tu changeras de place. » Le mot clé dans le choix est ou. Cette technique fonctionne à condition que l’enseignant soit capable d’aller jusqu’au bout. Il est préférable de :
Intervenir plus tard si nécessaire.
Bernard APPY 20.01.2012
Isabelle Plante, Jean Bélanger Les troubles de comportement externalisés : de l'étiologie à l'intervention différentielleFormation et profession, 12.2011, p 12-15
Commentaire : Voici un bref article qui fait le point sur les comportements qui perturbent – parfois gravement – le fonctionnement normal d’une classe. Ces troubles de comportement « se caractérisent par de l’agitation, de l’impulsivité, un manque d’obéissance ou de respect des limites et une certaine agressivité ». Ils sont dit “externalisés” parce qu’ils s’expriment envers autrui, souvent même un peu trop aux yeux des enseignants chargés de les réguler. Les auteurs recensent : Ces troubles, s’ils sont bien diagnostiqués, peuvent faire l’objet d’interventions appropriées. Mais rares sont les élèves qui ne relèvent que d’un seul à la fois. D’une manière générale, les auteurs recommandent de s’appuyer sur une gestion de classe efficace, qui « prend appui sur un système de règles de classe et de conséquences logiques établi en début d’année ». Il est également précisé – et c’est important – que « pour être efficaces, les règles de classe doivent être peu nombreuses ». Ces règles doivent faire l’objet d’un enseignement explicite, surtout en début d’année puis de manière récurrente au fil des semaines et des mois, à chaque fois que cela s’avérera nécessaire. Au quotidien, les enseignants pensent d’abord à sanctionner les comportements indésirables. Mais insistons sur le fait que « lorsque les comportements inadaptés sont récurrents, le recours à un système d’émulation, qui renforce les comportements attendus à l’aide de récompenses matérielles ou de privilèges, peut s’avérer efficace ». De fait, le climat de la classe s’améliore considérablement quand le renforcement positif des comportements attendus est supérieur au renforcement négatif par des sanctions. Terminons par la mention que font les auteurs à propos d’une intervention efficace auprès des élèves TC et TOP : « L’enseignement explicite des stratégies d’autocontrôle émotionnel ou de gestion des comportements colériques peut s’avérer bénéfique ». Effectivement, le côté efficace de tout enseignement explicite n’étant plus à démontrer, le recours à ses pratiques permet de résoudre nombre de difficultés que rencontrent les enseignants dans l’exercice de leur métier…
Gestion efficace du comportementADI (Association for Direct Instruction) --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- -- --- --- --- --- --- ---
L'ADI (Association for Direct Instruction) est une association à but non lucratif destinée à promouvoir et à favoriser l’utilisation des programmes et méthodes du Direct Instruction. Elle organise des conférences, fait des publications, propose son assistance sur un réseau Internet et édite un journal. Les membres sont disséminés dans tous les États américains ainsi qu’au Canada et proposent au niveau local assistance, ateliers de travail, listes de discussion. Le Direct Instruction est une méthode pédagogique explicite et directe mise au point par Siegfried Engelmann.
Les principes illustrés par cette vidéo en matière de gestion de comportement
Le temps passé à mettre en place les comportements n’est pas du temps perdu. Cela contribue à une meilleure efficacité des enseignements à venir.
Source : www.acelf.ca Nancy Gaudreau La gestion des problèmes de comportement en classe inclusive : pratiques efficacesÉducation et francophonie, vol. XXXIX:2
Résumé :
Tom Hierck, M.A., est directeur administratif de la British Columbia Principals’ and Vice Principals Association. Il a été directeur adjoint du conseil scolaire 46 (Sunshine Coast) de Gibsons, et directeur du conseil scolaire de Kootenay Lake, en Colombie-Britannique. Il a également travaillé au ministère de l’Éducation. Enseignant chevronné aux niveaux primaire, intermédiaire et secondaire, Tom est un communicateur éloquent qui livre un message d’espoir fondé sur des expériences concrètes. Présentation :
Table des matières : 1. Créer un milieu d’apprentissage positif 2. Des attentes communes 3. L’enseignement ciblé et le renforcement positif 4. Les interventions et les stratégies de soutien 5. Les équipes collaboratives et les échanges fondés sur les données 6. Une approche systématique appliquée à l’ensemble de l’école Conclusion _________________________
Bernard APPY 07.10.2011 Est-il légitime d’intervenir physiquement ?
Dans sa livraison de mai 2011 (volume 18, n° 1), la revue Formation et profession du CRIFPE (Québec – Canada) publie deux articles abordant un sujet rarement - pour ne pas dire jamais - évoqué : le recours à une force physique raisonnable pour contraindre un élève. Le premier est de David Harvengt (professionnel de recherche - Université Laval) : “L'intervention physique à l'école et ses dérives judiciaires”. L’auteur cite l’exemple de deux enseignants québécois traînés devant les tribunaux pour avoir empoigné des élèves qui voulaient quitter la classe. Ces enseignants ont, en fin de compte, été acquittés, mais leur carrière professionnelle a été brisée. Que ce soit au Canada ou en France, la question se pose avec la même acuité. Voici la conclusion de cet article à laquelle on ne peut que souscrire :
Le second est de Denis Jeffrey (professeur - université Laval) : “L’intervention physique, qu’en penser ?”. Pour immobiliser un élève qui met en danger sa sécurité ou celle des autres élèves, un enseignant peut être contraint d'utiliser la force physique. Le cas n’est pas rare au Primaire, quand l’intervention verbale ne suffit plus. Mais au vu des cas exposés dans l’article précédent, on peut légitimement hésiter. Un enseignant se doit de porter assistance à un élève en danger mais, en le faisant, il risque de se blesser ou d'être accusé de voie de fait. Voici ce que l’auteur recommande : « Il semble préférable qu’un enseignant évite l’intervention physique. On connaît les principales raisons pour cette restriction : 1. Les procédures d’intervention physique ne lui sont pas connues ; 2. L’usage de la force raisonnable est mal défini par la loi ; 3. Un enseignant n’a pas reçu de formation pour pratiquer une intervention physique ; 4. Il n’est pas, comme le policier, en situation d’autorité pour imposer une force physique ; 5. Il y a toujours ce danger possible de blesser un élève ou de se blesser. » Ceci étant, « Il existe bel et bien des situations où l’intervention physique auprès d’élèves est nécessaire. Par exemple, si l’aide demandée n’arrive pas rapidement, ou si dans l’école aucune personne n’est désignée pour aider un enseignant lors d’une bagarre entre élèves. Que doit faire l’enseignant ? Sur qui doit-il alors compter ? » Ces questions resteront hélas sans réponse tant qu’un cadre législatif strict ne sera pas clairement donné aux enseignants par les autorités politiques. |