
Dossier : Enseignement explicite de la compréhension en lecture |
![]() |
![]() |
Pédagogie Explicite - Dossiers | |||||||||||||||||||||||||
Écrit par Form@PEx | |||||||||||||||||||||||||
Jeudi, 06 Août 2015 13:45 | |||||||||||||||||||||||||
TweeterDossierL'enseignement explicite de la compréhension en lecture
Source : Argos Pourquoi un enseignement explicite de la compréhension des écrits ?
Maryse Bianco
La compréhension des textes est une activité cognitive complexe qui requiert la maitrise du code linguistique, mais aussi la mise en œuvre de processus cognitifs généraux, tels que l'activation de connaissances en mémoire, la capacité à établir des inférences et à mobiliser des processus attentionnels. Le regain d'intérêt actuel pour les recherches sur la compréhension et son enseignement fait écho aux préoccupations des responsables des politiques éducatives, inquiets des constats récurrents montrant que tous les enfants et adolescents ne parviennent pas à une maitrise suffisante pour accéder à une compréhension satisfaisante des textes qu'ils lisent. En France tout particulièrement, les derniers résultats de l'enquête PISA, comme les enquêtes réalisées par la DEPP, indiquent que les performances moyennes des élèves ont tendance à décliner, ce déclin s'expliquant surtout par un accroissement des écarts entre les meilleurs et les plus faibles compreneurs, ainsi que par une augmentation de la proportion des élèves faibles. Quels éclairages la psychologie de l'éducation peut-elle apporter à la conception de dispositifs pédagogiques efficaces et utilisables par les enseignants ? Le bilan des recherches empiriques permet de dégager quelques points forts pour penser l'enseignement de la compréhension : cet enseignement est une entreprise au long cours, qui doit être menée précocement, passe par l'oral et requiert un enseignement explicite.
Maryse Bianco Propositions pour une programmation de l’enseignement de la compréhension en lectureContribution aux travaux des groupes d’élaboration des projets de programmes C2, C3 et C4
Extrait : Au-delà de ces trois idées générales, les recherches en éducation, ont montré que la compréhension peut et doit être enseignée de manière explicite et structurée à l’école. Les propriétés de l’enseignement explicite (ou direct) ont d’abord été décrits dans le cadre de recherches « processus-produits » dont le but était d’identifier par l’observation les gestes professionnels caractérisant les enseignants les plus efficaces, c'est-à-dire les enseignants dont les élèves progressent le plus. D’une manière générale, ces recherches ont conclu à une plus grande efficacité des enseignants qui mettent en œuvre un enseignement direct (encore nommé enseignement explicite) et il n’existe pas depuis, de recherches ayant invalidé ces résultats (Rosenshine, 2009). L’enseignement explicite est défini par un ensemble de six principes qui aboutissent à un enseignement très structuré dans lequel l’enseignant dirige l’activité de l’élève au moment où il aborde une nouvelle notion pour transférer progressivement la responsabilité de la gestion de l’activité à ce dernier. En bref, l’enseignement explicite 1/ démarre toujours par la réactivation des notions qui doivent être maîtrisées avant d’en aborder une nouvelle (révision journalière). 2/ L’enseignant fixe ensuite clairement les objectifs de la leçon du jour et explique la nouvelle notion à acquérir. Autrement dit, il explicite et montre la manière d’utiliser cette notion. Ce faisant, il segmente aussi les apprentissages complexes en une série d’apprentissages plus simples, évitant ainsi de dépasser les capacités attentionnelles des élèves et les risques associés de surcharge cognitive. 3/ Il guide ensuite l’apprentissage en incitant les élèves à utiliser la nouvelle notion et à expliciter comment ils s’en servent. Par ses questions, il les incite à adopter une attitude active et réflexive dans l’appropriation de la nouvelle notion, en provoquant des discussions centrées sur la tâche à accomplir et en fournissant les corrections et explications nécessaires. 4/ L’enseignant n’hésite pas, pendant cette phase, à réexpliquer et à fournir des occasions répétées d’exercices réfléchis. Cette phase de guidage s’est révélée très importante car les observations ont montré que plus les enseignants passent de temps à ce guidage, plus leurs élèves progressent et s’engagent activement dans la phase suivante 5/ de pratique individuelle. Cette dernière phase permet l’intégration des nouvelles connaissances et satisfait au caractère nécessaire de la répétition (ie, de l’entraînement) dans tout apprentissage. 6/ Enfin, des périodes de révision permettent l’exercice intégré des notions et habiletés acquises et leur réinvestissement dans d’autres situations. L’efficacité de ces principes généraux a été confirmée dans les recherches relatives à l’enseignement de la compréhension par le biais de travaux qui ont mis au point et testé des dispositifs d’enseignement explicite de stratégies. Ce type d’enseignement représente un cas particulier de l’enseignement direct (Bianco & Bressoux, 2009 ; Rosenshine, 2009). On dispose aujourd’hui d’un corpus très abondant de recherches empiriques qui ont montré son efficacité, dès l’école maternelle. D’une manière générale, l’enseignement de stratégies de compréhension améliore les performances des élèves à tous les niveaux de la scolarité et il est particulièrement adapté aux élèves les plus fragiles (Bianco, 2003, 2010; Bianco et al., 2004). On sait aujourd'hui par exemple, qu’au niveau de la 3e année de l’école élémentaire, le temps moyen passé par les élèves à des activités d’imprégnation à l’écrit (lecture silencieuse) ou à des activités explicites (apprentissage de stratégies) influence très fortement leurs progrès : les élèves moyens ou faibles en début d’année scolaire progressent plus dans les classes où l’enseignement de la compréhension est réalisé de manière explicite (enseignement de stratégies) et est dirigée par l’enseignant. Les activités autonomes dans lesquelles les élèves sont responsables de la centration de leur attention, qu’elles soient réalisées seul ou en petits groupes, ont un effet négatif sur l’évolution les performances des élèves moyens et faibles. Seuls les élèves déjà très bons compreneurs en début d’année (se situant au-dessus du 90e centile) trouvent un bénéfice à ces activités, tout comme aux activités de lecture silencieuse (Connor Morrison & Petrella, 2004). En d’autres termes, un enseignement explicite de stratégies réduit les écarts entre les élèves quand des activités d’imprégnation les creusent, dans les premières années de l’école élémentaire au moins. […] Pour résumer, l’apprentissage de la compréhension relève d’un double mouvement de construction d’automatismes (activation et inhibition des significations, traitements syntaxiques et inférentiels) et du guidage de l’activité. Le contact intensif avec les textes permet à beaucoup d’acquérir ces mécanismes mais on sait aujourd’hui que cet apprentissage demande un effort soutenu à de très nombreux élèves et qu’il nécessite alors un enseignement explicite. On sait aussi que la compréhension des textes peut être analysée en un ensemble d’habiletés qui doivent être maîtrisées et peuvent être enseignées. Pour ce faire, ces habiletés doivent être définies et traduites dans un ensemble de procédures qui consistent en des formes de raisonnement que les élèves peuvent apprendre à identifier et à mobiliser lorsqu’ils sont engagés dans la compréhension d’un texte complexe (Bianco, 2010 ; Bianco et Bressoux, 2009). La caractéristique essentielle d’un enseignement explicite et structuré de la compréhension consiste à rendre perceptibles par l’explicitation, les opérations mentales de la compréhension, inaccessibles à l’observation directe. Il fait appel à la réflexion consciente de l’élève en centrant son attention sur les difficultés qu’il est susceptible de rencontrer lorsqu’il est confronté à des textes complexes. Cet enseignement propose également des moments d’entraînement afin que les mécanismes et les stratégies apprises soient intégrés au bagage cognitif des élèves. Pour les enfants les plus jeunes ou les plus en difficulté, il doit s’inscrire dans la durée et s’appuyer sur le caractère amodal des mécanismes de la compréhension. On sait aujourd’hui que les programmes dispensés à l’oral en fin d’école primaire améliorent plus nettement les performances des élèves les plus faibles que des programmes centrés directement sur la lecture des textes. On sait aussi que ces apprentissages peuvent être abordés très tôt, dès l’école maternelle, avant que les enfants sachent lire et avant que les difficultés de compréhension en lecture apparaissent. Bien entendu, l’âge et le niveau des élèves conditionnent le type et le degré de sophistication des stratégies qui peuvent être enseignées. De plus, à chacun des niveaux scolaires, les élèves d’une même classe sont susceptibles d’atteindre des niveaux d’apprentissage très différents qui appellent une différenciation précoce de l’enseignement. Cette nécessaire différenciation est relativement facile à concevoir à mesure que les élèves gagnent en autonomie de lecture. En effet, la lecture autonome, par sa dimension d’imprégnation au texte, est un vecteur puissant et incontestable d’intégration des mécanismes de la lecture, de la compréhension et de l’acquisition de connaissances. Il serait évidemment peu productif de soumettre tous les élèves au même enseignement tout au long de la scolarité primaire. Lorsque les élèves ont atteint une autonomie suffisante (généralement à partir de la fin du CE1), la lecture de livres authentiques, seul ou à plusieurs, doit évidemment être encouragée. Mais il convient aussi de réaffirmer qu’il est improductif de confronter les élèves fragiles à des textes longs sans leur donner les clés pour s’y diriger. Il est nécessaire pour ces élèves de prolonger aussi longtemps que nécessaire un enseignement explicite et structuré en leur montrant progressivement comment investir ces connaissances au service du traitement des textes longs.
Du langage oral à la compréhension de l'écrit
Résumé : Un Français de 15 ans sur cinq ne parvient pas à un niveau de compréhension en lecture qui « lui permette de participer de manière efficace et productive à la vie de la société », indique un rapport de l’OCDE. L’immense majorité de ces adolescents sait pourtant lire. Il ne suffit donc pas de savoir lire un texte pour le comprendre.
Public : Cet ouvrage constitue un apport essentiel et actualisé pour les chercheurs et étudiants en sciences de l’éducation, en psychologie, en sciences du langage, et dans tous les domaines concernés par l’école et les apprentissages. Il intéressera également les enseignants d’école primaire et de collège.
Source : American Federation of Teachers Daniel T. Willingham
L’utilité d’un enseignement bref des stratégies de compréhension en lecture
Traduction (avec l'autorisation expresse de l'auteur) : Françoise Appy
Comment fonctionne l’esprit – et en particulier comment apprend-il ? Les décisions pédagogiques des enseignants sont basées sur un mélange de théories apprises lors de leur formation, par essai et erreur, sur des connaissances artisanales et sur leur instinct viscéral. Un tel instinct nous est utile à tous, mais y a-t-il autre chose de plus fiable sur quoi s’appuyer ? La science cognitive est un champ interdisciplinaire de la recherche qui couvre la psychologie, la neuroscience, la linguistique, la philosophie, l’informatique, l’anthropologie et qui cherche à comprendre l’esprit. Dans cette colonne de la revue American Educator, nous considérons que les découvertes de ce champ sont assez fortes et claires pour mériter une application dans les classes.
Question : dans une récente colonne vous dites que les connaissances d’arrière-plan sont essentielles à la compréhension en lecture. Qu’en est-il des stratégies de compréhension en lecture ? N’est-ce pas important d’enseigner ces stratégies afin que les élèves puissent comprendre tout ce qu’ils lisent ? L’efficacité de l’enseignement des stratégies de compréhension en lecture a été le sujet de plus de 500 études lors des 25 dernières années. La seule conclusion de ces travaux est que l’enseignement de ces stratégies améliore la compréhension. Mais il est plus difficile de répondre à ces intéressantes questions : dans quelle mesure ces stratégies aident-elles ? Comment fonctionnent-elles ? Tous les élèves en bénéficient-ils ? Combien de temps doit-on y consacrer ? Les réponses ne sont pas encore claires, mais en combinant ce que les cognitivistes savent et les modèles des données expérimentales en classe, cela nous permet d’ébaucher quelques conclusions. Il apparaît que les stratégies ne construisent pas l’habileté en lecture, mais forment plutôt un ensemble d’astuces qui, indirectement, permettent d’améliorer la compréhension. Ces astuces sont faciles à apprendre et nécessitent peu de pratique, mais avant de pouvoir les mettre en œuvre, les élèves doivent être capables de décoder aisément.
Source : The Washington Post Daniel T. Willingham
Est-ce que les stratégies de compréhension rendent la lecture ennuyeuse ?
Résumé : Françoise Appy
Dans cet article, Daniel T. Willingham, bien connu pour ses travaux sur le fonctionnement du cerveau lors des apprentissages, résume ce qu’il a déjà écrit sur l’apprentissage des stratégies de compréhension en lecture. Ces dernières commencent à apparaître en France sous l’intitulé enseignement explicite des stratégies de compréhension en lecture avec un ouvrage comme Lector et Lectrix par exemple. On peut se féliciter de l’avancée que cela représente après de trop nombreuses années où l’on a cru et fait croire que la compréhension était immanente. Tout comme l’était aussi le déchiffrage des mots. Resituons la lecture dans le modèle de Gough : L = D x C. L’aptitude à lire est le produit du déchiffrage par la compréhension. Les deux facteurs sont d’égale importance. Si l’on se concentre sur la question de la compréhension, comme c’est le cas de cet article, on doit se demander : comment aboutit-on à celle-ci, peut-elle s’enseigner explicitement comme c’est le cas pour le déchiffrage ? Une fois de plus, la réponse n’est pas unilatérale. Pour comprendre un texte, il faut maîtriser la langue de ce texte, d’une part, avoir un stock lexical adéquat et aussi une culture générale permettant cette compréhension. J’aurai beau être une lectrice performante, si je me plonge dans un texte universitaire traitant de fusion nucléaire, il y a peu de chance que je comprenne une miette du message. Pourquoi ? Car je n’ai pas la culture scientifique nécessaire. C’est aussi simple que cela. Daniel T. Willingham se penche ici sur l’engouement relatif à l’enseignement des stratégies de compréhension en lecture, tout comme l’a fait Hirsch il y a quelques années déjà. Après avoir rappelé que le but de la lecture doit rester la compréhension du message écrit, il rappelle que les données probantes révèlent qu’au-delà de la 5e, les enfants ne profitent guère d’un enseignement de la compréhension et augmenter cet enseignement en quantité n’apporte aucun bénéfice. Ces stratégies comprennent les éléments suivants : Quant à la durée de cet enseignement, D.Willingham souligne l’absence de données valables sur la question et la diversité des situations dans chaque école. Il soutient néanmoins, que quelle que soit cette proportion, le temps consacré à cet enseignement est en général gaspillé ; pour lui 5 à 10 sessions de 20 ou 30 minutes chacune suffisent à impacter positivement la compréhension. Il précise aussi que quelques-unes de ces stratégies peuvent être utiles pour d’autres raisons : par exemple l’utilisation des schémas pour comprendre la manière dont un auteur construit un arc narratif. Par ailleurs, Daniel T. Willingham soulève un élément très important que les défenseurs de la motivation et du plaisir des élèves à l’école ne démentiront pas. Selon lui, l’enseignement des stratégies rend la lecture extrêmement ennuyeuse, ce qui va à l’encontre de l’objectif largement partagé de la faire aimer. L’enfant ne pourra pas se laisser entraîner dans l’univers narratif s’il est obligé constamment de se poser des questions, s’il doit s’interrompre régulièrement pour anticiper ce qui va se passer, ou pour se questionner sur les buts de l’auteur. Voici sa conclusion: To me, reading comprehension strategies seem to take a process that could bring joy, and turn it into work (Pour moi les stratégies de compréhension en lecture transforment un processus supposé apporter de la joie en un processus de travail.) C’est exactement la conclusion que j’ai en tant que praticienne : user sans abuser.
Source : TA@l’école Linda Houston L’enseignement explicite de la lecture stratégiqueExtrait d’un article plus long intitulé : “ L’enjeu oublié : l’enseignement de la lecture stratégique au secondaire et les élèves ayant des troubles d’apprentissage”
L'enseignement explicite de la lecture est une méthode d'enseignement particulièrement efficace auprès des élèves ayant des TA. Cette méthode décortique la stratégie pour être enseignée par étayage, mise en application avec l'appui du professionnel de l'enseignement à maintes reprises et éventuellement de façon autonome par l'élève. Cette méthode d'enseignement est au profit de tous les élèves. Un enseignement explicite de la lecture stratégique se réalise lorsque le professionnel de l'enseignement prend le temps de modéliser verbalement la démarche de ce qui se passe dans sa tête, de donner les raisons qui motivent et l'expliciter de façon à ce que l'élève puisse la reproduire. L'élève ayant des TA doit pouvoir s'appuyer sur un lecteur modèle, tel qu’un professionnel de l'enseignement. Ce dernier, par la démonstration explicite de ses actions, enseigne à l'élève quoi faire, pourquoi le faire, comment le faire et quand le faire. Le stade qui suit est l'automatisation de la démarche chez l'élève qui consiste à mettre en pratique la stratégie efficace par lui-même. Bien sûr, le professionnel de l'enseignement guidera et donnera une rétroaction claire et précise à l'élève. Avec son appui, l’apprenant pourra mettre en pratique cette démarche avec ses pairs et recevoir leurs rétroactions et le cas échéant, passera à la pratique autonome. Enfin, le professionnel de l'enseignement montre à l'élève comment combiner plus d'une stratégie ou comment adapter une stratégie pour atteindre un but particulier.
L'importance d'enseigner le QUOI, POURQUOI, COMMENT, QUAND
L’enseignement explicite des stratégies ne vise pas seulement le contenu (« quoi »), mais aussi le comportement stratégique de l’élève et comment l’utilisation de ces stratégies peuvent aider (« quand, comment, pourquoi »).
Ce tableau provient de Jocelyne Giasson.
Conclusion
Pour que les élèves avec ou sans TA deviennent des lecteurs autonomes et efficaces, il est primordial de continuer à enseigner à tous les élèves quoi, pourquoi et quand utiliser une stratégie, et non seulement le comment. Il est préjudiciable d'assumer que l'enseignement explicite des stratégies de lecture est le domaine exclusif des écoles à l'élémentaire. En assumant une telle perspective, un bon nombre d'élèves au secondaire continueront à buter en lecture. Le professionnel de l'enseignement qui ajuste son enseignement pour incorporer la lecture stratégique dans sa matière offre à l'élève ayant des TA une occasion d’approfondir sa lecture pour une meilleure compréhension et d’acquérir de nouvelles connaissances.
Érick Falardeau L'enseignement explicite des stratégies de compréhension en lecture(Secondaire, Université)D’après M. Pressley, G. Duffy, J. Almasi, S. Graham, K. Harris et J. Giasson.
Définitions des 6 étapes :
Chacune de ces six étapes peut être reprise à tout moment dans le processus ; il ne s’agit donc pas d’une démarche linéaire. Par exemple, le modelage peut s’avérer nécessaire en cours d’exercice.
Érick Falardeau et Julie-Christine Gagné L'enseignement explicite des stratégies de lectureDes pratiques fondées sur la recherchein Enjeux, n° 83, printemps/été 2012
Il existe une longue tradition de travaux de recherche sur l'enseignement explicite de la lecture qui s'inscrit dans le courant du direct teaching. En didactique, ces travaux ont été peu traduits, notamment en ce qui concerne l'enseignement secondaire, alors qu'il en existe une pléthore dans l'univers anglo-saxon. Le but de cet article est d'effectuer une synthèse et une adaptation de certains de ces travaux anglophones sur la théorie de l'enseignement explicite des stratégies de lecture, pour l'adapter à l'univers francophone. Il ne s'agit pas d'une synthèse exhaustive résultant d'une recension d'écrits effectuée de manière systématique. Néanmoins, ce travail nous semble pertinent pour fonder des activités d'enseignement sur des résultats de recherche probants et pour appréhender l'enseignement explicite comme une démarche dont l'efficacité en lecture a été largement documentée. Les considérations théoriques présentées dans cet article s'inscrivent plus largement dans le cadre de notre programme de recherche et de formation des enseignants de français du secondaire-québécois, programme axé sur l'enseignement explicite des stratégies de lecture et sur le développement de pratiques d'enseignement et d'évaluation qui tiennent compte de toutes les composantes de la compétence en lecture. Pour donner un aperçu des sources théoriques sur lesquelles nous nous appuyons et de la démarche que nous avons élaborée, nous présentons d'abord brièvement les outils d'évaluation normative que nous avons créés pour le premier et le deuxième cycle du secondaire dans le but d'amener les élèves à s'autoréguler dans leur utilisation des stratégies de lecture. Par la suite, nous effectuons une synthèse des travaux recensés sur l'enseignement explicite des stratégies de lecture en présentant les fondements, les étapes et les caractéristiques essentielles de cette démarche d'enseignement. Enfin, nous fournissons quelques précisions sur l'autorégulation qui fait partie intégrante de l'enseignement explicite des stratégies de lecture.
Enseigner explicitement les stratégies de compréhension des textes courantsUQAM --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- -- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- -- --- --- --- --- --- ---
- Une approche d’enseignement des stratégies de compréhension de lecture de textes courants auprès de jeunes lecteurs à risque d’échouer
RésuméCe projet de recherche mené en milieu défavorisé a impliqué 20 enseignants de la 4e à la 6e année du primaire. Ces derniers se sont engagés à enseigner des stratégies de compréhension de lecture de façon explicite aux élèves à partir de textes courants venant de diverses sources. En septembre 2012 et en avril 2013, leurs élèves (n=273) ainsi que des élèves venant de classes ne recevant pas l’intervention (n=101) ont répondu à une épreuve de compréhension de lecture. Les résultats suggèrent que les élèves des classes avec intervention, beaucoup plus faibles en début d’année, rattrapent l’écart qui les sépare des élèves des classes sans intervention en fin d’année.
Résumé : L'enseignement explicite de la compréhension en lecture est destiné au personnel enseignant du primaire et du premier cycle du secondaire. Les modèles d'activités qui y sont proposés ont pour objectif de rendre explicites les procédures sous-jacentes à l'exercice des habiletés de compréhension en lecture. On y propose plus de 40 modèles d'activités accompagnés d'exemples concrets d'application. Quelques activités de prolongement en rédaction écrite sont également décrites. L'enseignement explicite de la compréhension en lecture permet au personnel enseignant : • d'identifier les habiletés de compréhension en lecture ; _________________________
Jocelyne Giasson L'enseignement explicitein La compréhension en lecture, De Boeck Supérieur, 1990, 255 p
|