Les principaux courants théoriques de l'enseignement et de l'apprentissage : un point de vue historique (Anastassis Kozanitis) Imprimer Envoyer
Le débat - Système éducatif
Écrit par Bernard Appy   
Dimanche, 31 Mars 2013 10:36

Anastassis Kozanitis
Conseiller pédagogique
École polytechnique de Montréal

Les principaux courants théoriques de l'enseignement et de l'apprentissage : un point de vue historique

09.2005

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Ce document ne s’intéresse qu’à quatre courants pédagogiques, que l’auteur juge principaux : le béhaviorisme, le constructivisme, le cognitivisme et le socio-constructivisme. Chaque courant bénéficie d’une brève description objective, illustrée d'exemples qui permettent de mieux comprendre certains points. Remarquons que l’auteur ne prend pas ouvertement parti en faveur du constructivisme, ce qui est très inhabituel.

Néanmoins, dans la conclusion, on lit que les croyances des enseignants « servent de cadre de référence pour comprendre des phénomènes tel que l’apprentissage scolaire ». C’est bien là le problème : un vrai professionnel ne se fonde pas sur ses “croyances” pour exercer son métier, mais sur des données objectives. Il aurait été utile de le rappeler, quitte à fâcher quelques lecteurs.

Par ailleurs, le tableau qui figure en page 2 montre une “généalogie” des courants pédagogiques, dont l’aboutissement, à l’aube du 21e siècle, serait le socio-constructivisme. C’est lui faire bien trop d’honneur : le socio-constructivisme est le rejeton du constructivisme, et cela s’arrête là. Heureusement, dans un certain sens.

Je n’ai rien trouvé sur l’enseignement explicite, dont les “ancêtres” – dans le tableau généalogique – seraient à chercher du côté du béhaviorisme et du cognitivisme. Le document ayant été rédigé en 2005, peut-être l’auteur n’en avait-il pas encore connaissance et ne pouvait donc pas en parler.

Cet oubli étant regrettable, je vais essayer de le combler en récupérant des passages dont l’assemblage donne une description partielle mais correcte des pratiques explicites :
- « Du point de vue de l’enseignement, [nous considérons]  l’apprentissage comme une modification durable du comportement résultant d’un entraînement particulier. (…) L’apprentissage consiste à établir une relation stable entre la réponse souhaitée et les stimuli présentés, à l’aide de renforçateurs positifs ou négatifs. » (§ béhaviorisme)
- « La construction des connaissances est un processus dynamique où l’apprenant se sert de ses connaissances antérieures comme échafaudage sur lequel pourront prendre assise de nouvelles connaissances. (…) Apprendre dans un environnement donné (…) est un processus actif plutôt que passif. » (§ constructivisme)
- « Les stratégies cognitives et métacognitives peuvent faire l’objet d’un enseignement systématique et cet enseignement peut augmenter la performance des étudiants de façon significative. (…) Une éducation de qualité ne se limite pas à indiquer quoi faire aux étudiants, elle consiste aussi à montrer comment faire pour apprendre, bref, à montrer comment apprendre. » (§ cognitivisme)
- « Il ne peut y avoir de développement cognitif sans apprentissage. (…) Lorsque la réussite dans la tâche est au rendez-vous, on peut estimer que l’étudiant s’est construit une habileté ou son propre savoir. » (§ socio-constructivisme)

Ma conclusion est donc simple. L’enseignement explicite constitue  un nouveau courant pédagogique qui doit prendre toute son importance parce que son efficacité est basée sur les données probantes… et non sur des croyances.

 
 
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