In H. Dumont, D. Istance, & F. Benavides (Eds.), Comment apprend-on ? La recherche au service de la pratique (pp. 171-189). Paris, France : Éditions OCDE (2010)
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, l’apprentissage coopératif n’est pas une pratique uniquement liée aux approches inspirées du constructivisme pédagogique. Et heureusement, car il arrive trop souvent que dans les classes dites “coopératives” on constate un véritable abandon pédagogique. Les élèves mis en groupe doivent se débrouiller seuls devant des tâches complexes, sans l’aide effective de l’enseignant qui se considère comme un “animateur” et non comme un transmetteur de connaissances et d’habiletés. L’objectif prioritaire de ces classes est bien de faire quelque chose en groupe, dans la logique des “pédagogies actives”, et non d’apprendre quelque chose ensemble. La participation des élèves les plus faibles est alors très vite ressentie comme une gêne et non comme une aide. D’où ce côté élitiste que revêtent volontiers dans les faits les pratiques constructivistes qui se proclament pourtant “progressistes” dans les idées.
Robert E. Slavin nous propose une étude qui montre ce que peut être un apprentissage coopératif selon une conception instructionniste, c’est-à-dire une philosophie éducative qui se préoccupe en priorité d’être efficace dans la transmission des connaissances et des habiletés afin que les apprentissages des élèves soient réussis.
L'impact des bons enseignants sur les revenus futurs de leurs élèves
1,4 million de dollars, c'est la différence de revenus par classe qu'engendrerait la différence entre un bon et un mauvais professeur, selon des économistes américains. Multipliez cela par le nombre de classes que chaque enseignant dirige au cours d'une carrière et vous avez un impact économique de premier ordre directement lié à la qualité de l'enseignement.
Extrait de “L’enseignement comme profession ancrée dans la recherche : difficultés et perspectives”, Formation et pratiques d’enseignement en questions, n° 14, 2012, pp 47-59.
Un premier enjeu, inscrit dans une tradition anglo-saxonne et explicité dans les travaux sociologiques sur les professions, porte sur la légitimité, voire la crédibilité de l’enseignement en tant que profession. Plus précisément, sans ancrage dans la recherche, le processus de professionnalisation des enseignants demeure fragile et contesté.